1. L'AFCB dans le Pacifique Sud

La Nouvelle Calédonie, île française du Pacifique Sud, a découvert la Communication Bienveillante en 2018.

270 000 habitants sur une Île de 400 km de long et 60km de large… d’où son surnom « le caillou» ! Une mosaïque de différentes cultures : kanaks, européens, tahitiens, wallisiens, asiatiques, antillais, réunionnais …

Un programme de lancement de la Méthode Prêt Pour La Vie (PPLV) a été initié par le Lions Club et a permis la venue de Jacquie Hénon-Vignal pour former et certifier les premières formatrices et commencer la diffusion de PPLV auprès de Calédoniens.
Ce petit pays se cherche une communauté de destin et un vivre ensemble multiculturel depuis plus de 40 ans.
La Communication Bienveillante a été accueillie avec enthousiasme dans la perspective de tisser du lien au sein de la jeunesse, avenir pluriculturel du pays.

La particularité des océaniens c’est leur appartenance forte à la tradition orale. Les enseignements qui privilégient la parole sont donc en harmonie avec les habitants.
PPLV est une formation dans laquelle la parole est l’outil principal, donc très adapté aux jeunes océaniens et leurs encadrants.
Douze formations ont été dispensées par Jacquie auprès de publics divers : directeurs d’école, enseignants, parents d’élèves, infirmières, assistantes maternelles, etc…. et d’autres formations par les formatrices PPLV qu’elle a certifiées.

La mise en place du dispositif a permis d’implanter un programme auprès de tous les élèves de 5eme au collège de Boulari dans le sud de l’île, soit 80 jeunes qui ont adhéré facilement. Au dire des enseignants, cela a changé les ambiances de classes, plus apaisées, plus conviviales et plus fraternelles.

1. Aujourd’hui la Nouvelle Calédonie est à la croisée des chemins. 
Après les terribles émeutes indépendantistes du 13 mai 2024, le pays est plongé dans l’incertitude face à son destin. Les différentes communautés qui vivaient en harmonie côte à côte, sont plus que jamais séparées par la peur de l’Autre. La peur que tout s‘enflamme de nouveau. Des centaines d’entreprises détruites, des milliers de personnes au chômage, des services médicaux incendiés, des écoles et des églises pillées et incendiées ….

Il va falloir des années pour retisser du lien social, et retrouver le chemin de la confiance. Plus que jamais la Communication Bienveillante avec le programme PPLV est un outil au service de la reconstruction des cœurs et des esprits. Il va falloir partir à la conquête de nouvelles sessions, basées sur le bénévolat car le pays est ruiné.

Déjà à la rentrée scolaire de février 2025 un professeur principal de maths et formé au programme, a choisi des outils PPLV pour sa journée de cohésion avec tous ses élèves de la seconde à la terminale, soit 150 jeunes. Après les heures violentes de juin c’était
important de commencer l’année scolaire de façon apaisante et joyeuse. Pari gagné avec tous ses élèves issus de différentes cultures qui se retrouvaient pour la 1ere fois.

Grâce aux Fiches Vitalité, aux activités ludiques pour faire connaissance comme «J’aime», les jeunes se sont détendus, ont beaucoup apprécié cette approche inconnue. Le professeur a commencé ses cours dans la bienveillance et paix !

C’est grâce à ce type d’initiatives que le climat pourra s’améliorer …ce sera long …mais c’est possible !

3. L’avenir de PPLV en Nouvelle Calédonie ?
L’Association Française de Communication Bienveillante de la Nouvelle Calédonie est devenue partenaire du Comité 3 E pour l’égalité des chances entre les filles et les garçons agréée par le Vice-Rectorat de l’Éducation Nationale.
A ce titre sa Présidente Véronique Molot a suivi une formation PPLV dispensée par Jacquie Hénon-Vignal. Ce partenariat permet d’élargir la sphère d’implantation du programme.

Ainsi je suis invitée à présenter la méthode aux chefs d’Établissements de l’Enseignement Privé et Catholique le 17 mars 2025 prochain.
Des portes s’ouvrent !

Pour conclure je termine sur deux souvenirs inoubliables de formations PPLV …comme deux ponts :

Un pont intergénérationnel avec ce jeune kanak de Lifou qui suivait le stage pour renforcer ses compétences auprès des jeunes de son quartier et qui a vu avec joie une forte cohérence entre les mots utilisés dans PPLV et ceux reçus par l’éducation de son grand père .

Un pont interculturel avec cette stagiaire qui a chanté dans sa langue maternelle kanak pour clôturer la formation aux côtés de son mari wallisien et la reprise à l’unisson du groupe ce soir-là …souvenir magnifique et… lointain aujourd’hui.

C’est ce chemin que la Nouvelle Calédonie doit retrouver et PPLV
peut y contribuer j’en suis sûre !

Laurène Cassagne, formateur de formateurs
Déléguée AFCB en Nouvelle Calédonie

contact : laurelise31@gmail.com